Histoire de Pondichéry

 

La légende rattache Pondichéry au grand sage hindou Agastya, qui aurait installé son ashram à cet endroit à une époque védique très éloignée, comme le rappelle l’ancien nom de la ville: Vedapuri. L’enseignement du sanscrit a prospéré à Vedapuri ,qui était le siège
de l’université sanscrite au 9ème siècle. Il y a des traces laissées par Pallava,
Chola et de l’empire de Vijayanagar autour de la ville. Le plus spectaculaire
s’avère être les ruines d’Arikamedu, la ville archéologique dont le port servait
au commerce avec l’Empire Romain. L’ Inde a exporté de la soie, des épices,
même des oiseaux, des lions, des éléphants en échange de l’or.

carte ancienne [Tout commence au début de l’année 1673. En ce temps-là en France, Louis XIV règne en despote éclairé depuis une douzaine d’années et concrétise en Europe ses appétits de grandeur. Son déjà vaste empire s’étend considérablement. Or les Indes attirent les conquérants et les négociants européens depuis plus d’un siècle et demi. Vasco de Gama et les premiers Portugais ont débarqué à Goa au début du XVIème siècle, les Britanniques ont flairé le filon et suivi leurs traces dès 1600 en créant la East India trading Company. Les Hollandais font des affaires en or.Le royaume de France ne compte pas être en reste.
En 1673 donc, un militaire français achète, pour le compte de la jeune Compagnie Française des Indes Orientales, émanation de Colbert, un village du nom de Poudouchéry.

Une simple petite bourgade de pêcheurs,destinée à devenir le siège du commerce français aux Indes, promis à un brillant avenir. Elle devait bientôt constituer le principal comptoir français en Inde, devant Chandernagor, Karikal, Yanaon et Mahé. En 1685, un certain François Martin est nommé « Directeur de la côte de Coromandel, Bengale, et des lieux du Sud où la Compagnie porterait son commerce ». C’est lui qui, en posant les bases de la future prospérité du comptoir, sera le véritable fondateur de Pondichéry.

La ville devra tout de même attendre une cinquantaine d’années avant de s’embellir et de voir fructifier les fruits de sa croissance. En 1735, Pondichéry est une ville prospère de 100.000 habitants. Le commerce est plus développé que jamais, avec la France mais aussi jusqu’en Extrême-Orient et en Chine, à tel point que cet essor commence à susciter l’envie des Britanniques, qui n’entendent pas partager leur puissance sur l’Inde asservie.

En 1742 est nommé un nouveau gouverneur, Joseph François Dupleix (oui, comme la station de métro, à Paris !). C’est lui qui reçoit la lourde tâche de gérer sur place les retombées des conflits opposant en Europe Anglais et Français. Jeune homme ambitieux, marié à une jolie métisse, Dupleix ménera en quelques années Pondichéry à son firmament. Surtout, dans cette Inde aux richesses tant convoitées, il réalise combien la position des comptoirs demeure précaire tant qu’ils se limitent au commerce et se privent d’une assise locale plus solide. Sa politique, destinée à accroître l’influence française dans les affaires intérieures indiennes, porte rapidement ses fruits : Pondichéry devient une cité réputée et fastueuse, l’argent y coule à flots. Les commerçants s’enrichissent, ce qui ne manque pas de provoquer la suspicion et la jalousie des élites commerçantes restées en France. statue Dupleix

La gloire de Pondichéry ne durera pas. Dupleix, désavoué, doit céder sa place et quitter la ville en 1754. Convoitée par les troupes anglaises, jalousée par les marchands de la Compagnie française des Indes qui l’abandonnèrent, la belle cité périt sous les flammes britanniques lors de l’attaque de janvier 1761. Elle fut entièrement rasée.]Quand les Français reconquirent la ville ,il a fallu tout reconstruire mis à part le fort. En août 1793, Pondichéry tomba une fois de plus aux mains des Anglais et toute construction resta au point mort. Un recensement poussé fut effectué en 1796 dont l’issue tragique fut la déportation de nombreux français par le vaisseau « Le Triton » vers la France. Mais ce recensement anglais en plus du ceux des français du 1769, du 1788 et du 1822 constituent une chance unique pour ceux qui sont intéressés par la généalogie de leurs ancêtres pondichériens (Voir ce site pour plus d’informations : Le recensement anglais de Pondichéry en 1796). Beaucoup de bâtiments ont été bâtis au 19ème siècle qui a été marqué par l’arrivée de l’eau courante et les liaisons de chemin de fer avec les colonies britanniques.

panneau [L’histoire s’est néanmoins poursuivie, sans heurt et sans grandeur. Au rythme des tropiques et du carillon de l’église du Sacré Cœur. Indépendante en 1947, l’Union indienne ne récupéra cette petite enclave française qu’en 1956. Aujourd’hui, Pondichéry reste une ville à part dans le vaste paysage indien. Le français côtoie le tamoul sur les pancartes des rues. Les gendarmes portent haut leur képi rouge. Le lycée français, avec ses 1300 élèves, est le plus important des huit

établissements du sous-continent. Une boulangerie fleurant bon la baguette et les chocolatines fournit chaque jour les 8 000 franco-pondichériens. Et surtout, preuve que la nostalgie est également partagée, il se trouve toujours quelqu’un, dans la rue, pour saluer les Français de passage d’un joyeux « bonjour messieurs-dames! »

Texte écrit par Marianne LESOURD-MATRY et Jérôme BAUDOIN dans le site Autour des Mondes

A l’heure actuelle ,le territoire d’Union of Pondicherry se compose des anciens comptoirs français : Karaikal(Karikal), Mahe(Mahé) et Yanam(Yanaon).